Gagner sa vie grâce au blogging au Burundi est un parcours d’un combattant. Qu’on le veuille ou non, les exigences des éditeurs, l’offre moins alléchante et la fréquence très limitée de publication provoquent le désistement chez les blogueurs. Arthur Bizimana témoigne de son expérience en tant que blogueur et journaliste au Burundi dans un portrait.
Attiré longtemps par le métier d’écrivain, Arthur Bizimana s’oriente vers le blogging en 2018. Avant de rejoindre le mouvement, il était étudiant passionné par la lecture des romans.
Pour entrer dans le monde du blogging, Arthur s’est inspiré des textes pondus par le collectif des blogueurs Yaga Burundi, Centre for Development and Enterprises greatlakes.org, Mondoblog et libreafrique.org.
Parmi tous ces blogs, Arthur Bizimana est motivé par les plumes d’Alain Amrah Horutanga , Egide Nikiza, Hicham EL MOUSSAOUI et surtout d’Abbas Mbazumutima l’éditorialiste du journal burundais Iwacu.
Pour Arthur Bizimana, ce qui compte le plus dans le blogging ce n’est pas d’avoir seulement un sujet, mais plutôt d’avoir un angle. La manière avec laquelle tu vas raconter ton histoire pour attirer la curiosité du lecteur importe aussi beaucoup.
Il fait savoir que pour le moment le blogging n’est pas un métier au Burundi. Il est au stade embryonnaire. Rare sont les blogueurs qui gagnent leur vie au Burundi grâce à ce métier.
Selon Arthur Bizimana, pour ce petit groupe qui fait du blogging, c’est une passion. Il indique qu’à l’époque où cdegreatlakes.org donnait une formation sur le métier du blogging, ils étaient nombreux.
Penser plus à l’argent qu’à la qualité ?
Seulement deux personnes parmi une équipe d’une centaine de blogueurs formés sont parvenus à percer dans ce métier. Le monde du blogging est très sélectif, dit-il.
Il est aussi très exigeant. Il demande du travail assidu, du courage et de la persévérance. Les éditeurs sont impitoyables pour un blogueur qui pense plus à la quantité des textes qu’à la qualité. Et qui dit quantité, dit argent.
En essayant de ramener l’écrivain à son assiette, nombre de leurs textes sont rejetés. Ce qui fait que beaucoup abandonnent le blogging très tôt.
Arthur Bizimana indique qu’au Burundi, les blogs qui peuvent payer les blogueurs sont comptés au bout des doigts de la main. Il cite le collectif des blogueurs Yaga Burundi, cedgreatlakess.org. Mais à quel prix ? 15 dollars. C’est vraiment déplorable, commente-t-il.
Pourtant, en Afrique de l’ouest à savoir le Cameroun, le Sénégal pour ne citer que cela, même si le blogging n’est pas très développé, certains blogueurs font des économies.
Quid de l’importance du blogging?
« En journalisme, on ne traite pas les sujets tel qu’on le veut, j’ai découvert un autre moyen de m’exprimer ». Ce journaliste-blogueur, qui aime lire depuis tout jeune, se dit aujourd’hui épanoui car il contribue au développement de son pays grâce à ses billets.
Trouver un sujet, le défendre devant la rédaction, faire le reportage, écrire son papier ou monter son émission sous les directives de d’autres personnes, la ligne éditoriale, etc., tel est le quotidien des journalistes au Burundi. Le journalisme est un métier qui, bien que passionnant, laisse parfois un goût d’inachevé.
Pour combler leur inépuisable curiosité, la soif d’informer sur l’actualité tant nationale qu’internationale, certains journalistes se tournent vers le blogging, car, disent-ils, là, ils disposent de plus de liberté pour s’exprimer, partager leurs opinions en toute liberté.
Pour lui, le blogging a été le chemin vers le journalisme d’ailleurs comme nombre de journalistes au Burundi. Arthur Bizimana est un journaliste burundais primé sur l’agriculture. Il se spécialise sur l’eau, le changement climatique et l’économie.
Pour rappel, Arthur Bizimana a embrassé le métier de journalisme en 2019. Il est actuellement journaliste reporter et data journaliste. Il fait des reportages pour infonile.org Rainforest Journalism Fund (pulitzer center.org), etc. Il compte fonder le journal en ligne qui a comme focus sur l’environnement, le changement climatique et les rubriques connexes.
Anthère Mbazu
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