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Mariage : refus ou incapacité d’organiser ?

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Pour de nombreuses jeunes, les cérémonies nuptiales contemporaines sont synonymes de la somptuosité. Face à l’incapacité d’organiser ces dernières, certains jeunes époux choisissent de laisser tomber les cérémonies nuptiales et de légaliser leur union auprès de l’Etat civil seulement. D’autres choisissent de les organiser, malgré eux.   

Clara et Kevin (leurs noms ont été changés) s’aiment depuis l’école secondaire. A la fin de leurs études universitaires, ils avaient un projet, celui de fonder un foyer. Mais faute des moyens, Clara est rentrée chez elle, car l’affaire, celle d’étudier, qui l’avait amenée à Bujumbura, était terminé. Mais Kevin est resté un moment à Bujumbura. Pour vivre, il devait se battre. Quelques jours plus tard, il obtient un petit boulot qui l’aide à subvenir aux besoins primaires et faire des petites économies. Mais, ses économies, ainsi minimes soient-elles, ne lui permettaient pas de se payer le luxe des cérémonies nuptiales synonyme, ces derniers jours, de somptuosité.  

Que restait-il à Kevin qui se trouvait dans l’impossibilité de trouver un travail décent qui l’aiderait à joindre les deux bouts du mois, couvrir les cérémonies nuptiales et le post-mariage ? Il décida de faire fi à ces cérémonies et proposera à son âme sœur de légaliser son union auprès de l’Etat Civil au risque de s’exposer aux poursuites pénales. D’autres cérémonies nuptiales auront lieu le jour où leur niveau de vie s’améliorera. Une idée que sa fiancée épousera. Il y a une année, jour pour jour, Clara et Kelvin se sont épousés. Aujourd’hui, ils ont eu leur premier enfant. Et la vie de leur couple se porte aussi bien qu’on le pense. 

Si certains couples choisissent de laisser tomber les cérémonies nuptiales faute des moyens, d’autres veulent ces cérémonies coûte que coûte, qu’elles ne deviennent, non par obstination mais par conviction.  C’est le cas de James qui a demandé en mariage Jeanne. Il a préféré s’endetter plutôt que manquer aux cérémonies nuptiales. Endetté jusqu’au cou, la vie quotidienne après mariage leur a été difficile.  Ce nouveau foyer ne pouvait même pas payer le loyer, assurer le quotidien et prendre en charge tous les frais.  Leur amour indéfectible s’est peu à peu fissuré. Cinq mois seulement depuis le mariage, ils ont consommé le divorce. Clara est revenue chez ses parents tandis que James est allé se loger chez ses anciens camarades.

Mariage, pratique culturelle imperméable ?

Faut-il maintenir une pratique culturelle qui ne résout efficacement pas ou peu les défis auxquels ses acteurs font face ? 

D’après le Dr Jean Bosco Manirambona, anthropologue et enseignant à l’université du Burundi dans le département d’Etudes Africaines, une pratique culturelle dure aussi longtemps qu’il résout efficacement les problèmes. Dans le cas contraire, elle se  métamorphose, car tout évolue avec le temps. Ce qui n’est pas loin d’être le cas actuellement.  

A vrai dire, en ces jours, rare sont des jeunes qui sont capables de se payer ces cérémonies en vogue qui coûtent les yeux de la tête. Bon, à ce sujet, mon avis est simple : ce ne sont pas les cérémonies qui importent pour les futurs mariés, mais le chemin que le couple va faire dans ce périple d’amour. Devant ce nouveau couple se dessinent plusieurs défis à relever. D’où la nécessité de faire des cérémonies taillées à leur moyen. Des cérémonies par exemple entre un petit cercle familial et amis proches.

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ijambo

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