Crédit: Ferdinand Mbonihankuye

Vers un avenir sans paludisme : plaidoyer fort et action concertée au 37ème sommet de l’Union Africaine

Le paludisme reste l’une des maladies parasitaires les plus dévastatrices au monde, particulièrement en Afrique subsaharienne, où près de 94 % des cas et des décès du monde surviennent chaque année. Face à cette réalité alarmante, le 37ème sommet de l’Union Africaine (UA) s’est tenu avec un objectif clair : faire progresser la lutte contre le paludisme et travailler ensemble vers un avenir sans cette maladie mortelle.

Lors de la Conférence de presse sur le Rapport sur les progrès de la lutte contre le paludisme en Afrique, Son Excellence l’Ambasadeur Minata Samate Cessouma, la Commissaire à la Santé, aux Affaires Humanitaires et au Développement Social, a souligné que malgré les défis, nous disposons d’outils hautement efficaces pour répondre aux menaces du paludisme. Ces outils sont plus performants mais aussi plus coûteux. Cependant, la fabrication locale et les efforts de mise en marché par les États membres et les partenaires peuvent réduire ces coûts, les rendant ainsi abordables, accessibles et créant un plus grand impact.

Elle a également exhorté les États membres à donner la priorité au paludisme et à exploiter la volonté politique déjà présente sur le continent. Cet engagement a été démontré il y a plus de 20 ans, lorsque les chefs des d’États d’Afrique, par le biais de l’Union Africaine, ont réussi à inclure le paludisme dans le Fonds Mondial. Il a également été manifeste lorsque les campagnes de prévention du paludisme ont été maintenues pendant la pandémie de COVID-19 malgré les confinements.

Elle a souligné que le Prix décerné au Cabo Verde lors de ce Sommet démontre qu’avec détermination et actions affirmatives, l’Afrique peut se débarrasser du paludisme une fois pour toutes. Elle a également exprimé ses félicitations à ses collègues, S.E José Maria Pereira Neves, et à la République du Cabo Verde pour avoir été certifiée exempte de paludisme. En rejoignant d’autres pays ayant atteint des étapes similaires, elle a souligné que c’était une leçon importante pour les pays africains : ils peuvent vaincre le paludisme avec l’engagement, les outils, les partenariats et l’engagement communautaire appropriés.

Réaffirmation de l’engagement africain

Lors du sommet de l’Union Africaine, les dirigeants du continent prennent un engagement historique : éradiquer la malaria une fois pour toutes. Crédit : Ferdinand Mbonihankuye

Le sommet a été marqué par un plaidoyer fort en faveur de l’élimination du paludisme en Afrique, mettant en lumière l’urgence d’une action concertée et coordonnée à tous les niveaux. Les dirigeants africains ont réaffirmé leur engagement à intensifier les efforts de prévention, de traitement et de recherche pour réduire la charge du paludisme sur le continent.

Le président de l’Union Africaine, dans son discours d’ouverture, a souligné l’importance de la solidarité et de la coopération régionale dans la lutte contre le paludisme. Il a appelé à une mobilisation accrue des ressources financières et humaines pour renforcer les systèmes de santé et mettre en œuvre des programmes de prévention efficaces.

Dans le cadre de ce plaidoyer, des personnalités influentes telles que les directeurs d’organisations de santé, les représentants d’ONG et les chercheurs ont pris la parole pour exhorter les gouvernements et les partenaires internationaux à redoubler d’efforts dans la lutte contre le paludisme.

Le Dr Awa Marie Coll-Seck, envoyée spéciale de l’Union Africaine pour la lutte contre le paludisme, a insisté sur l’importance de l’innovation dans la recherche de nouvelles approches de prévention et de traitement. Elle a souligné la nécessité de promouvoir l’accès aux outils de lutte antipaludique, tels que les moustiquaires imprégnées d’insecticide et les médicaments antipaludiques de qualité.

Le Dr Pedro Alonso, directeur du Programme mondial de lutte contre le paludisme de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), a également pris la parole pour encourager les pays africains à maintenir leur engagement envers les objectifs de réduction du paludisme. Il a mis en avant les progrès réalisés dans la lutte contre la maladie, tout en soulignant la nécessité de rester vigilants et de poursuivre les efforts pour atteindre les objectifs de développement durable liés à la santé.

Mise en lumière des initiatives et des success stories

Vers un avenir sans paludisme : les dirigeants africains et leurs partenaires internationaux réitèrent leur engagement. Crédit : Ferdinand Mbonihankuye

En plus du plaidoyer, le sommet a été l’occasion de mettre en lumière les initiatives et les success stories dans la lutte contre le paludisme en Afrique. Des pays comme le Rwanda, le Kenya et le Ghana ont présenté leurs stratégies nationales de lutte contre le paludisme, mettant en évidence les progrès réalisés et les défis restants.

Le Rwanda, par exemple, a été salué pour ses efforts remarquables dans la réduction de la charge du paludisme grâce à des interventions intégrées, telles que la distribution gratuite de moustiquaires imprégnées d’insecticide et le déploiement de services de diagnostic et de traitement efficaces.

Le Kenya a également été reconnu pour son engagement continu envers la recherche et l’innovation dans la lutte contre le paludisme, avec des initiatives telles que le développement de nouveaux médicaments antipaludiques et de vaccins expérimentaux.

Enfin, le Ghana a été félicité pour ses progrès significatifs dans la réduction de la prévalence du paludisme grâce à des programmes de sensibilisation communautaire et à une coordination efficace entre les différents acteurs de la santé.

Le 37ème Sommet de l’Union Africaine a été un moment crucial dans la lutte contre le paludisme en Afrique. Cependant, les répercussions du paludisme ne se limitent pas à la sphère médicale. Les absences scolaires fréquentes dues à la maladie compromettent sérieusement l’éducation et le développement cognitif des enfants. De plus, les familles touchées doivent souvent faire face à des dépenses de santé importantes, entraînant parfois une détresse financière sévère et les empêchant de répondre aux besoins élémentaires de leur foyer. Les enfants souffrant de paludisme chronique sont également plus susceptibles de contracter d’autres maladies, mettant ainsi en péril leur bien-être général.

Face à ce fardeau, des mesures de prévention et de traitement efficaces sont indispensables. Cela englobe la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide, l’accès à des médicaments antipaludiques de qualité et la sensibilisation aux pratiques préventives telles que l’élimination des eaux stagnantes. De plus, il est crucial de renforcer les systèmes de santé pour garantir un accès équitable à des services de qualité. En investissant dans la lutte contre le paludisme et en mettant en avant la protection des enfants africains, nous pouvons contribuer à alléger le fardeau de cette maladie et à promouvoir la santé et le bien-être des générations futures en Afrique.

 Avec un plaidoyer fort et une action concertée, les dirigeants africains et leurs partenaires internationaux ont réaffirmé leur engagement envers un avenir sans paludisme, mettant ainsi en marche des efforts renouvelés pour éliminer cette maladie mortelle et réaliser le plein potentiel de santé et de bien-être pour tous les Africains.

Ferdinand Mbonihankuye depuis Addis-Abeba

Cette production a été réalisée avec le soutien du Market Access Africa.

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Auteur·e

ijambo

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